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Douleur, fièvre, inflammation

#001 Je prends un corticoïde qui m’a été prescrit pour une maladie chronique. Dois-je l’arrêter ?

La réponse à cette question a fait l’objet de recommandations par plusieurs sociétés savantes.

Ces médicaments pris de façon chronique notamment pour une maladie auto-immune (rénale,...) ou inflammatoire (rhumatismale, …) ne doivent pas être arrêtés de votre propre initiative. En effet, tout arrêt injustifié du traitement pourrait entrainer une rechute de votre maladie mais également une insuffisance surrénalienne aigue et compliquer votre prise en charge dans le contexte actuel. Compte tenu de votre fragilité, il est indispensable d’adopter les mesures préventives recommandées (gestes barrières et confinement au domicile autant que possible).

attentionEn cas de signes évocateurs d’infection (fièvre, toux, courbatures,...), il faut contacter votre médecin traitant et/ou le médecin référent de votre maladie.   

Références

#002 Je souhaite prendre un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS)* pour la fièvre, que dois-je faire ?

La réponse à cette question est issue de recommandations.

attentionIl est préférable de ne pas le prendre, surtout si la fièvre est en lien avec une possible infection à SARS CoV2.

En effet, il est recommandé de ne pas utiliser d’anti-inflammatoire non stéroïdien dans le traitement symptomatique des manifestations de l’infection à SARS CoV2, comme la fièvre, les myalgies, …même en cas de prise ponctuelle. Le PARACETAMOL, à dose recommandée et en l’absence de contre-indication, est à privilégier en cas de symptômes de type fièvre, douleurs et courbatures.

En effet, dans cette situation, la prise d’un AINS pour les premières manifestations de l’infection à SARS CoV2 pourrait favoriser l’évolution vers une forme grave de COVID. Cette hypothèse est étayée par des données expérimentales suggérant que l’ibuprofène augmenterait l’expression de l’enzyme de conversion de l’angiotensine II, qui sert de récepteur au virus et par des données mécanistiques, les AINS empêchant le processus inflammatoire utile à la phase initiale de l’infection virale. Dans une synthèse nationale récente des cas notifiés en pharmacovigilance d’infections à SARS-CoV-2 compliquées de pneumonie, les patients ayant pris un AINS pour les symptômes précoces de l’infection avaient des caractéristiques cliniques différentes des cas de réanimation décrits par Santé Publique France (plus jeunes, moins de comorbidités, évolution plus fréquente vers un syndrome de détresse respiratoire aiguë). En revanche, les patients prenant des AINS en traitement chronique avaient des caractéristiques similaires, le sur-risque éventuel lié à l’AINS étant à la marge par rapport à celui inhérent au terrain.

Ainsi, en l’absence d’étude clinique en faveur d’un bénéfice des AINS sur les symptômes précoces de l’infection à SARS-CoV-2 et du risque possible d’aggravation, la recommandation est de ne pas utiliser d’AINS en cas de symptôme précoce évoquant une infection à SARS-CoV-2 (fièvre, toux fébrile, myalgies, syndrome pseudo-grippal,…). En revanche, un traitement chronique par AINS pour une pathologie rhumatologique peut être poursuivi.

doigtSi vous prenez un AINS pour une maladie chronique , ne l’arrêtez pas de vous-même car vous risquez d’aggraver votre maladie. Demandez conseil à votre médecin

Les résultats des quelques études pharmacoépidémiologiques récentes n’ont pas conduit à remettre en cause cette recommandations (Jeon et al, 2020 ; Wong et al 2020, Lund et al, 2020) car elles n’ont pas été construites en s’appuyant sur le profil initial à risque qui est l’usage ponctuel d’AINS pour de la fièvre, de la toux ou des myalgies. Le plus souvent ces études ont englobé tous les AINS quels que soient le motif de la prise et la durée de la prise (souvent remontant à plusieurs mois), exposition mesurée à partir de bases de données de remboursement des médicaments (qui exclut souvent et majoritairement les AINS pris en vente libre pour de la fièvre ou de la toux) ou encore le risque mesuré dans ces études était le decès (ce qui n’a jamais été au préalable décrit avec les AINS en prise ponctuelle et ne repose sur aucune hypothèse). De plus, ce risque de décés n’a pas pris en compte les autres facteurs comme l’obésité qui est un facteur de risque de décès dans la COVID-19.

References

Liste des AINS disponibles par voie orale :

  • Ibuprofène (Advil® (-Med®, -Caps®), Brufen®, Entralgis®, Hemagen Tailleur®, Ibupradol®, Intralgis®, Nureflex®, Nurofen® (-Caps®, -Fem®, -Flash®, -Tabs®), Spedifen®, Spifen®, Upfen®, Advilmed®, Antarene®, Nuprofrenpro®, Spedifen®, Spifen®, Pedea®)
  • Kétoprofène (Ketum®, Toprec®, Profemigr®, Profenid®, Biprofenid®, Toprec®, Profenid®)
  • Flurbiprofène (Antadys®, Cebutid®, Strefen®)
  • Fénoprofène (Nalgesic®)
  • Alminoprofène (Minalfene®)
  • Dexkétoprofène (Anantyum®, Ketesse®)
  • Nabumétone (Nabucox®)
  • Naproxène (Alevetabs®, Antalnox®, Apranax®, Naprosyne®)
  • Acide Tiaprofénique (Flanid®, Surgam®)
  • Acéclofénac (Cartrex®)
  • Diclofénac (Flector®, Voltarene®)
  • Etodolac (Lodine®)
  • Acide Méfénamique (Ponstyl®)
  • Morniflumate, Acide Niflumique (Nifluril®)
  • Célécoxib (Celebrex®)
  • Etoricoxib (Arcoxia®)
  • Parécoxib (Dynastat®)
  • Méloxicam (Mobic®)
  • Piroxicam (Brexin®, Cycladol®, Feldene® (-Dispersible®), Feldene®, Zofora®)
  • Ténoxicam (Tilcotil®)
  • Indométacine (Indocid®, Chrono-Indocid®)
  • Sulindac (Arthrocine®)

#009 Je suis traité par injections de corticoïdes intra-articulaires. Dois-je les annuler ?

La réponse à cette question est issue d'un consensus d'experts.
De façon générale, le traitement systémique par glucocorticoïdes est associé à une augmentation immédiate du risque d'infection, en particulier par des agents pathogènes bactériens, viraux et fongiques courants. Ce risque augmente avec la dose administrée. D'autres facteurs tels que la fréquence des administrations, l'intensité du traitement et des facteurs individuels viennent majorer ce risque. En ce qui concerne les injections intra-articulaires, du fait d'une possible diffusion du médicament en dehors de l'articulation, il existe la même contre-indication qu’avec les corticoïdes par voie générale (voie orale, voie intraveineuse...), en cas de virose en évolution (notamment hépatites, herpès, varicelle, zona), en particulier si les injections sont multiples (plusieurs localisations) ou répétées à court terme. Le RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit, soit la notice) des spécialités utilisées dans des indications rhumatologiques (ex : DIPROSTENE) précise dans le paragraphe "usage local" que la corticothérapie peut favoriser la survenue de diverses complications infectieuses. 
Au total, compte tenu des risques infectieux actuels, il est préférable de ne pas réaliser ces injections intra-articulaires sans caractère d'urgence pendant cette pandémie.

#012 Je prends ou je souhaite prendre un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS)* pour la toux ou les myalgies, que dois-je faire ?

La réponse à cette question est issue de recommandations.

Il est préférable de ne pas le prendre ou si vous l’avez commencé, de l’arrêter. En effet, en cas de fièvre, la toux et les myalgies peuvent être les signes d’une infection. Or, il ne faut pas prendre d’AINS en cas d’infection virale notamment à expression pulmonaire (comme la grippe et par extension la COVID 19). Une synthèse nationale récente de pharmacovigilance a clairement montré que dans les situations qui exposent à un risque de surinfection bactérienne, comme certaines infections virales, ces médicaments majoraient le risque de complication bactérienne grave, nécessitant une prise en charge hospitalière voire en réanimation, et ce quel que soit l’âge, même chez des patients jeunes en bonne santé, sans facteur de risque ni autre maladie associée.

Liste des AINS disponibles par voie orale :

  • Ibuprofène (Advil® (-Med®, -Caps®), Brufen®, Entralgis®, Hemagen Tailleur®, Ibupradol®, Intralgis®, Nureflex®, Nurofen® (-Caps®, -Fem®, -Flash®, -Tabs®), Spedifen®, Spifen®, Upfen®, Advilmed®, Antarene®, Nuprofrenpro®, Spedifen®, Spifen®, Pedea®)
  • Kétoprofène (Ketum®, Toprec®, Profemigr®, Profenid®, Biprofenid®, Toprec®, Profenid®)
  • Flurbiprofène (Antadys®, Cebutid®, Strefen®)
  • Fénoprofène (Nalgesic®)
  • Alminoprofène (Minalfene®)
  • Dexkétoprofène (Anantyum®, Ketesse®)
  • Nabumétone (Nabucox®)
  • Naproxène (Alevetabs®, Antalnox®, Apranax®, Naprosyne®)
  • Acide Tiaprofénique (Flanid®, Surgam®)
  • Acéclofénac (Cartrex®)
  • Diclofénac (Flector®, Voltarene®)
  • Etodolac (Lodine®)
  • Acide Méfénamique (Ponstyl®)
  • Morniflumate, Acide Niflumique (Nifluril®)
  • Célécoxib (Celebrex®)
  • Etoricoxib (Arcoxia®)
  • Parécoxib (Dynastat®)
  • Méloxicam (Mobic®)
  • Piroxicam (Brexin®, Cycladol®, Feldene® (-Dispersible®), Feldene®, Zofora®)
  • Ténoxicam (Tilcotil®)
  • Indométacine (Indocid®, Chrono-Indocid®)
  • Sulindac (Arthrocine®)

References
https://www.ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Anti-inflammatoires-non-steroidiens-AINS-et-complications-infectieuses-graves-Point-d-Information

#024 J'ai de la fièvre. Quel médicament dois-je prendre ?

La réponse à cette question est issue d'une recommandation.

Dans un premier temps, il semble important de rappeler que la fièvre est un mécanisme de défense en cas d'infection. Aussi, si elle n'est pas inconfortable, et/ou peu élevée (<39°C), on peut ne pas prendre d'antipyrétique (traitement contre la fièvre).

Pendant l'épidémie de COVID-19, il est recommandé d'utiliser en 1ère intention le paracétamol si je présente de la fièvre. La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, diclofénac, etc. voir question #002) pour les premières manifestations de l’infection à SARS CoV2 (comme la fièvre) pourrait réduire la réaction de l’organisme contre les infections et potentiellement avoir un effet aggravant dans certaines situations. Ils sont donc déconseillés en cas de fièvre pendant l'épidémie du COVID-19, selon l'avis de la direction générale de la santé (DGS). En revanche, un traitement chronique par AINS pour une pathologie rhumatologique peut être poursuivi, en l’absence de symptômes évocateurs de COVID-19.

doigt Le paracétamol est un médicament qui agit contre les douleurs (antalgique) et contre la fièvre (antipyrétique). Il est disponible sans ordonnance dans les pharmacies (voir la question #133pour  les conditions actuelles de délivrance ), et peut être utilisé chez l'adulte comme chez l'enfant.
Il est sûr et efficace, à condition d'être utilisé à la bonne dose et dans les bonnes conditions.
attention En effet, un surdosage en paracétamol peut entrainer des lésions graves et irréversibles du foie, potentiellement fatales.
Chez les adultes et les enfants à partir de 50 kg, la dose est 500 mg à 1000 mg par prise, espacées au minimum de 6 heures, et sans dépasser 3000 mg par jour.
Chez les enfants, la dose est fonction du poids et de l'âge, elle est de l'ordre de 60 mg/kg/jour, à répartir en 4 prises, espacées au minimum de 6 heures, soit environ 15 mg/kg toutes les 6 heures.
L’absence d’effet suffisant ne doit pas justifier l’augmentation des doses, ni le rapprochement des prises.

Chez les patients atteints d'insuffisance hépatique ou dans certaines conditions (alcoolisme chronique, dénutrition, insuffisance rénale chronique, etc.), une diminution de dose ou un espacement des prises est nécessaire.
Demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien pour revoir la posologie du paracétamol.
attentionPendant que je prends du paracétamol pour la fièvre, je ne consomme pas d'alcool. Je vérifie la présence de paracétamol dans d'autres médicaments que je prends (par exemple Ixprim, Fervex, Actifed, Humex…) pour ne pas dépasser la dose maximale journalière de paracétamol. En cas de doute, je demande conseil à mon médecin ou mon pharmacien. 
 
Références :

 

#028 Mon enfant est traité par immunosuppresseurs pour une maladie inflammatoire chronique (lupus, Crohn, ...). Dois-je arrêter de lui donner son traitement pendant l'épidémie ?

La réponse à cette question a fait l'objet de recommandations des sociétés savantes de pédiatrie.
Il ne faut en aucun cas arrêter le traitement immunosuppresseur sans avis du médecin spécialiste, pour éviter le risque d’une poussée de la maladie inflammatoire sous-jacente.
A ce jour, nous ne disposons pas des données concernant la sévérité de la COVID-19 chez les enfants immunodéprimés.
Pour éviter que votre enfant ne soit contaminé par le coronavirus, il faut veiller à bien respecter les mesures barrières et éviter les contacts rapprochés avec les personnes souffrant d’infections respiratoires aiguës, et/ou toute personne souffrant de toux et de fièvre.
En cas de symptômes respiratoires, nous conseillons de prendre contact rapidement avec un médecin.

Référence :
https://www.infovac.fr/docman-marc/public/bulletins/2020/1638-2020-03-bulletin-infovac-special-lien-encadre-2/file
https://www.snfge.org/actualite/covid-19-et-pathologies-inflammatoires-chroniques

#033 Je suis allergique au paracétamol. Quel médicament puis-je prendre pour faire baisser une fièvre éventuelle ?

La réponse à cette question a fait l'objet d'un consensus d'experts.
Si vous êtes allergique au paracétamol et si vous présentez de la fièvre, il est conseillé de s’aérer, de se découvrir ou de se rafraichir, pour faire diminuer la température corporelle. La fièvre est un processus utile pour lutter contre l’infection.
L’allergie au paracétamol est rare (1). Une allergie prouvée au paracétamol, c’est-à-dire explorée en allergo-dermatologie par des tests (cutanés ou autre), contre-indique la prise ultérieure de paracétamol.
La prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, diclofénac…) est déconseillée en cas de fièvre pendant l’épidémie de COVID-19. En effet, ces anti-inflammatoires non stéroïdiens pourraient réduire la réaction de l’organisme contre les infections et potentiellement avoir un effet aggravant dans certaines situations. (2)
Si vous tolérez mal la fièvre, prenez contact avec votre médecin ou votre pharmacien.
En cas de doute sur une allergie au paracétamol, n’hésitez pas à contacter le centre régional de pharmacovigilance dont vous dépendez afin de revoir avec eux les circonstances de survenue (symptômes cliniques, délai d’apparition, récidive éventuelle des symptômes lors de reprise de paracétamol). A distance de la pandémie de COVID-19, prenez rendez-vous avec un allergo-dermatologue pour faire le point sur cette suspicion d’allergie au paracétamol.

Références :
(1) Thimmesch M, Sciacca M, Gadisseur R, El Abd K. [How I explore... a suspicion of paracetamol allergy in children]. Rev Med Liege. 2019 Feb;74(2):100-103.
(2) AINS et COVID-19 – Expertise de pharmacovigilance

 

#039 J'ai une maladie inflammatoire de l'intestin. Je prends de la mésalazine (Fivasa®, Pentasa®, Rowasa®) dans ce cadre. Dois-je l'arrêter dans le contexte d'épidémie de COVID-19 ?

La réponse à cette question est issue d'un consensus d'experts.
De façon générale, il faut poursuivre le traitement de votre pathologie. Toute suspension vous exposerait à une poussée de votre maladie inflammatoire et ainsi à un épisode de fragilité.
Les aminosalicylés exercent une action anti-inflammatoire locale directe sur les muqueuses de l’intestin grêle et du côlon. Ils n’ont aucun lien avec les médicaments de la famille de la cortisone. Ils sont également différents de l’aspirine ou des autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) classiques tels que l’ibuprofène, utilisés pour la fièvre ou les douleurs.
Même si le mécanisme d’action de la mésalazine n’est pas entièrement élucidé, il n’y a pas actuellement de données suggérant que les aminosalicylés augmentent le risque d’infection, la gravité ou la durée de l’infection par le coronavirus.

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#045 Je souffre de migraines. Puis-je prendre un anti-inflammatoire en cas de crise ? Qu'en est-il de mes traitements de fond ? Puis-je les poursuivre?

La réponse à cette question fait l'objet de recommandations des sociétés savantes et d'un consensus d'experts.

En ce qui concerne le traitement de crise :

En l'absence de symptôme d’infection virale respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoire, rhinite, angine), poursuivez votre traitement de crise habituel en privilégiant les triptans et en limitant les Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) aux crises sévères rebelles aux triptans pris seuls. Les antalgiques (paracétamol ou antalgiques opiacés) peuvent être utilisés si besoin. En cas de de symptômes d’infection virale respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoire, rhinite, angine) : stopper tous les AINS jusqu’à la guérison. Si une crise de migraine survient, elle devra être traitée par triptans* et/ou antalgiques (paracétamol ou antalgiques opiacés).
Néanmoins, le consensus d'experts recommande la chose suivante : Le premier élément à prendre en compte est d'être attentif à la nature de vos symptômes. En effet, les premiers signes de la COVID-19 peuvent être confondus avec une crise migraineuse. La solution la plus sure, pour les adultes comme pour les enfants, est donc d'éviter la prise d'AINS dans ce contexte épidémique, et de privilégier la prise de paracétamol pour les crises peu sévères (pour les enfants et les adultes) et les triptans pour les crises sévères (selon autorisation en fonction de l'âge).

attentionAttention : assurez-vous également que vos traitements de crises ne contiennent pas d'aspirine (acide acétylsalicylique), qui est déconseillée dans le contexte de la COVID-19. C'est le cas par exemple du MIGPRIV.

En ce qui concerne les traitements de fond :

Les recommandations sont très claires, il ne faut en aucun cas arrêter vos traitements de fond, quelle que soit la pathologie concernée, sans l'avis de votre médecin généraliste ou spécialiste. L'arrêt brutal de ce traitement pourrait être à l'origine de ce qu'on appelle un effet rebond, et pourrait ainsi exacerber vos crises. L'arrêt injustifié de votre traitement de fond pouvant être néfaste, nous vous recommandons donc de le poursuivre, sauf avis contraire de votre médecin.

Plus d'informations sur les différents traitements de fond de la migraine :
  • Si vous êtes traités par métoprolol (LOPRESSOR®, SELOKEN®) ou propranolol (ALVOCARDYL®), médicaments bétabloquants, vous pouvez consulter la question #068.
  • Si vous êtes traité par topiramate (EPITOMAX®), anti-épileptique, sachez qu'il n'existe pas à ce jour de signal sur un risque d'aggravation des infections sous anti-épileptiques, vous pouvez consulter la question #044.
  • Si vous êtes traité par pizotifène (SANMIGRAN®), oxétorone (NOCERTONE®), flunarizine (SIBELIUM®), il n'existe à ce jour aucun signal de sur-risque d'infection au COVID-19 ou d'aggravation de l'infection.

Références :
Société Française d'étude des migraines et des céphalées

*Liste des médicaments de la classe des triptans :

  • Almotriptan (ALMOGRAN®)
  • Eletriptan (RELPAX®)
  • Frovatriptan (ISIMIG®, TIGREAT®)
  • Naratriptan (NARAMIG®)
  • Rizatriptan (MAXAZLT®, MAXALTLYO®)
  • Sumatriptan (IMIGRANE®, IMIJECT®)
  • Zolmitriptan (ZOMIG®, ZOMIGORO®)

#047 J'ai une douleur chronique traitée par anti-épileptique (Lyrica, Prégabaline, Gabapentine, Neurontin) ou anti-dépresseur (Amitriptyline, Laroxyl, Clomipramine, Anafranil, Duloxétine). Dois-je arrêter le traitement pendant l'épidémie de COVID-19 ?

La réponse à cette question est issue d'un consensus d'experts.

Non, vous ne devez pas arrêter votre traitement. Ceci vous exposerait à une recrudescence de vos symptômes douloureux. De plus, un des symptômes du syndrome d'interruption brutal des anti-dépresseurs est le syndrome pseudo-grippal, qui pourrait être confondu avec un symptôme du coronavirus. N'arrêtez donc pas votre traitement.
Il n'y a pas à ce jour de signal sur un risque d'aggravation des infections sous anti-dépresseurs ou anti-épileptiques. Cependant, en cas de symptômes évoquant un épisode infectieux, contactez votre médecin traitant ou votre médecin de la douleur pour savoir s'il est nécessaire de réaliser une prise de sang (numération formule sanguine) car certains anti-dépresseurs et anti-épileptiques peuvent, de façon très rare, modifier le taux de globules blancs.

#053 Je suis sous traitement par voie oculaire par glucocorticoïdes pour une affection oculaire (kératite, épisclérite, uvéite...). Dois-je arrêter le traitement pendant l'épidémie de COVID-19 ?

Réponse :La réponse à cette question est issue d'un consensus d'experts.

Non, de façon générale, il faut poursuivre le traitement de votre pathologie.
L'effet anti-inflammatoire général des corticoïdes utilisés par voie locale est limité. Il n’y a pas actuellement de données suggérant que les corticoïdes utilisés par voie oculaire augmentent le risque d’infection, la gravité ou la durée de l’infection à Covid-19. En revanche, l'arrêt du traitement vous expose à un risque de recrudescence de votre affection oculaire.

En cas de signes infectieux évoquant un Covid-19 (toux, fièvre, douleurs musculaires, perte récente du gout ou de l'odorat...), contactez votre médecin traitant pour savoir si vous devez modifier votre traitement.

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#066 Je souhaite prendre un traitement contre la douleur (douleur de règles, mal de tête, entorse, ...). Est-ce contre-indiqué pendant l’épidémie de COVID-19 ?

La réponse à cette question est issue d'un consensus d'experts et de recommandations.

En première intention :
En cas de douleur aiguë, il faut privilégier en première intention le paracétamol en respectant les contre-indications (dysfonction du foie, allergie) et les posologies (1 gramme par prise, 3 fois par jour maximum, pendant 5 jours maximum sans avis médical). Pour plus d'information concernant le bon usage du paracétamol, se reporter à la question #024.

En deuxième intention :
En cas de douleur plus intense ou résistante au paracétamol, et en l’absence de symptômes respiratoires, il n’y a pas de contre-indication en lien avec le COVID-19 aux antalgiques plus puissants (antalgiques opiacés comme l'association paracétamol + codéine (ex : DAFALGAN CODEINE®), tramadol, LAMALINE®,...)  prescrits par votre médecin. Respectez les contre-indications usuelles et les posologies prescrites. Veillez à ne pas dépasser les doses maximales de paracétamol en associant plusieurs médicaments en contenant.
En cas de symptômes respiratoires, contactez votre médecin avant de prendre un antalgique opiacé.

attentionAttention : Les médicaments opioïdes*, ainsi que le Nefopam (ACUPAN®), peuvent entrainer une pharmacodépendance, une addiction, pouvant être majorée si les dosages et la durée de traitement ne sont pas respectés. En aucun cas ces médicaments ne doivent être utilisé en automédication, demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien.

Concernant les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et l’aspirine :

- Dans le contexte général de la COVID-19, les anti-inflammatoires habituellement utilisés pour la douleur (type ibuprofène, kétoprofène,...) doivent être évités au même titre que l'aspirine à dose anti-inflammatoire ou antalgique (> 500 mg / prise).
- En cas de suspicion de COVID-19 (syndrome grippal, fièvre, douleurs musculaires, toux,...) ou de COVID-19 confirmée, il ne faut pas prendre d'AINS (ibuprofène, kétoprofène,...) ni d'aspirine à dose anti-inflammatoire ou antalgique (> 500 mg / prise). 
- En cas de douleur résistante au paracétamol et en l'absence de symptômes infectieux (fièvre, toux, douleurs musculaires, maux de gorge,...), il est possible de recourir à un anti-inflammatoire, mais uniquement pour une durée brève et en respectant les contre indications des AINS (antécédents digestifs, pathologie rénale, sujet âgé, femme enceinte,....).

Pour plus d'informations concernant l'aspirine, se reporter à la question #090.
Pour plus d’information sur les AINS, se reporter aux questions #002 et #012.


Médicaments opioïdes : Codéine (ALGISEDAL®, ANTARENE CODÉINÉ®, CLARADOL CODÉINÉ®, CODOLIPRANE®, DAFALGAN CODÉINÉ®, KLIPAL CODÉINÉ®, LINDILANE®, NOVACETOL®, PARACETAMOL CODÉINÉ®, PRONTALGINE®) Dihydrocodéine (DICODIN®) Tramadol (BIODALGIC®, CONTRAMAL®, IXPRIM®, MONOALGIC®, MONOCRIXO®, OROZAMUDOL®, SKUDEXUM®, TAKADOL®, TOPALGIC®, ZALDIAR®, ZAMUDOL®, ZUMALGIC®) Fentanyl (ABSTRAL®, ACTIQ®, BREAKYL®, DUROGESIC®, EFFENTORA®, INSTANYL®, MATRIFEN®, PECFENT®, RECIVIT®) Hydromorphone (SOPHIDONE®) Morphine (ACTISKENAN®, MOSCONTIN LP®, ORAMORPH®, SEVREDOL®, SKENAN LP®) Oxycodone (OXSYNIA®, OXYCONTIN®, OXYNORM®, OXYNORMORO®) Pethidine Sufentanil (ZALVISO®) Tapentadol(PALEXIA®) Buprénorphine (TEMGESIC®) Nalbuphine Opium (IZALGI®, LAMALINE®) Methadone Buprénorphine

Références :
https://dgs-urgent.sante.gouv.fr/dgsurgent/inter/detailsMessageBuilder.do?id=30500&cmd=visualiserMessage
https://fr.calameo.com/read/005749575b324b8c1917f?page=1
https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/coronavirus-questions-reponses
https://www.ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/7b8544115560623674c318f3278af4c5.pdf

 

#068 J'ai des migraines pour lesquelles je suis traité(e) par béta-bloquant*. Suis-je à risque du COVID-19 ?

*médicaments dont le nom termine par -olol, exemple propranolol, métoprolol, etc.

La réponse à cette question est issue d'un consensus d'experts.
Non, la prise d'un béta-bloquant dans le cadre de migraines ne fait pas de vous un sujet à risque.

Pour rappel, les sujets à risques sont listés ici : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14443

Concernant la prise de bétabloquants, quelle qu'en soit l'indication, à ce jour, il n'existe pas de signal en faveur d'un risque accru de contracter la COVID-19 ou de forme plus grave de COVID-19 avec ces médicaments.

Par ailleurs, l'arrêt brutal de ce traitement pourrait être à l'origine de ce qu'on appelle un effet rebond, et pourrait ainsi exacerber vos crises. L'arrêt injustifié de ce traitement pouvant être néfaste, nous vous recommandons donc de poursuivre votre traitement, sauf avis contraire de votre médecin.
En cas de crise de migraine, nous vous rappelons d'éviter la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens et d'aspirine. Pour en savoir plus à ce sujet, vous pouvez vous reporter à la question #045.

#082 Je prends de la colchicine dans le cadre d’accès aigus microcristallins (goutte, chondrocalcinose…), péricardite, maladie de Behçet ou maladie périodique. Dois-je arrêter mon traitement au cours de l'épidémie de COVID-19 ?

La réponse à cette question est issue d’un consensus d’experts et de recommandations de la part de la Société Française de Rhumatologie.

Il n’existe pas à ce jour de données en faveur d’un risque accru de contracter une infection de la COVID-19 avec ce médicament, et il n’est pas connu pour diminuer les voies de lutte contre les infections virales. La colchicine n’appartient pas aux anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Vous ne devez donc pas arrêter votre médicament s’il vous a été prescrit par un médecin dans le cadre d’accès aigus microcristallins (goutte, chondrocalcinose…), péricardite, maladie de Behçet ou maladie périodique. L’arrêt de ce médicament vous exposerait à un risque de récidive de votre maladie.
Par ailleurs, la prise de colchicine ne doit en aucun cas être réalisée en dehors de ces indications et sans prescription médicale. Nous rappelons que ce médicament a une marge thérapeutique étroite qui expose à des effets indésirables graves notamment en cas de surdosage (diminution du nombre de globules blancs, de plaquettes, voire de l’ensemble des cellules sanguines notamment); la survenue de troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée profuse) pouvant constituer un signe précoce de surdosage. La colchicine est également pourvoyeuse de nombreuses interactions médicamenteuses.

Pour en savoir plus sur :

· L’efficacité de la colchicine pour prévenir ou traiter la COVID-19, vous pouvez consulter la question #176.

Références : https://arthritis-research.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13075-020-2120-7 https://sfr.larhumatologie.fr/actualites/reponses-patients-du-21-mars-covid-19 https://www.rfcrpv.fr/quil-faut-savoir-colchicine/

#085 J'ai mal au dos ou à une articulation, un muscle. Puis-je utiliser une crème, un gel ou un patch anti inflammatoire ? Ou une crème à base d'huiles essentielles pour les muscles et articulations ?

La réponse à cette question est issue d'un consensus d'experts.

L'effet général des médicaments anti-inflammatoires utilisés en application locale est limité. Ceux-ci peuvent être utilisés pour soulager une douleur vive et bien localisée (entorse, tendinite, déchirure musculaire, poussée rhumatismale...) et en l'absence de symptômes infectieux (fièvre, maux de tête, toux et maux de gorge, gêne respiratoire, perte récente du goût ou de l'odorat). ATTENTION toutefois : les douleurs musculaires diffuses peuvent être le premier signe de la COVID-19. Dans le doute, la solution la plus sûre est donc d'éviter l'application d'anti-inflammatoires et de privilégier la prise de paracétamol ou l'application d'un gel chauffant. Dans tous les cas, respectez les précautions d'usage (ne pas appliquer sur une peau lésée ou irritée, ni exposer la zone concernée au soleil) et les contre-indications (femmes enceintes de plus de 6 mois, allergie,...).
Les huiles essentielles sont des formes concentrées qui doivent être utilisées avec précaution voire sont contre-indiquées dans certaines populations (femmes enceintes et allaitantes, enfants de moins de 7 ans, épileptiques, asthmatiques, allergiques). Leur efficacité n'est pas clairement démontrée. L'utilisation des huiles essentielles ne peut donc pas être recommandée en cas de douleurs musculaires ou articulaires.

Les huiles essentielles les plus utilisées dans une indication anti-inflammatoire : gaulthérie, eucalyptus, lavandin.

Les molécules utilisées dans une indication anti-inflammatoire :
Acide salicylique (ALGESAL® (-BAUME®, -SURACTIVE®), SYNTHOL® gel) Salicylate (BAUME AROMA®, BAUME SAINT BERNARD®, INONGAN®, LUMBALGINE®, REPARIL®) Acide niflumique (NIFLUGEL®) Diclofénac (ANTALCALM®, ENTALGINE®, FLECTOR®(-EFFIGEL®, -TISSUGEL®), TENDOL®, VOLTAREN® (-PLAST® , -ACTIGO®, -EMULGEL®, -SPE®) Ibuprofène (ADVILMED®, ANTARENE®, CLIPTOL®, IBUFETUM®, NUROFEN® (-PLAST®)) Piroxicam (GELDENE®)Kétoprofène (KETUM®)

Références :
https://www.cochrane.org/fr/CD007402/SYMPT_medicaments-anti-inflammatoires-non-steroidiens-en-application-locale-contre-la-douleur-musculo
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31851445
https://ansm.sante.fr/S-informer/Informations-de-securite-Lettres-aux-professionnels-de-sante/Gels-de-ketoprofene-Ketum-R-et-ses-generiques-Rappel-du-risque-et-des-mesures-visant-a-reduire-le-risque-de-photosensibilite-Lettre-aux-professionnels-de-sante2

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#090 Je prends ou je souhaite prendre de l'aspirine pour de la fièvre ou des douleurs, puis-je en prendre ?

La réponse à cette question est issue d'un consensus d'experts.

Dans un premier temps, concernant la fièvre, il semble important de rappeler qu'il s'agit d'un mécanisme de défense en cas d'infection. Aussi, si elle n'est pas inconfortable, et/ou peu élevée (<39°C), on peut ne pas prendre d'antipyrétique.

Dans le contexte de la COVID-19, il est préférable de ne pas prendre d'aspirine à dose anti-inflammatoire ou antalgique (> 500 mg/prise). En effet, les anti-inflammatoires sont déconseillés dans le cadre de l'épidémie, car en cas de symptômes en lien avec la COVID-19, ils peuvent augmenter le risque de forme grave. Aussi, même si vous ne présentez aucun symptôme évocateur de la COVID-19, la prudence recommande d'éviter de façon générale la prise d'AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) et d'aspirine à dose anti-inflammatoire ou antalgique (> 500 mg/prise) dans le contexte actuel.
En revanche, si vous avez une prescription d'aspirine à faible dose (< 500 mg/ jour), il ne faut pas la stopper. En effet, il faut bien distinguer les deux versants de l'action de l'aspirine. A forte dose, elle a des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques, telles que décrites plus haut.
A faible dose en revanche, (< 500 mg / jour, par exemple, le KARDEGIC® ou l’ASPIRINE PROTECT®), l'aspirine a des propriétés anti-agrégantes, ce qui explique son utilisation dans les maladies cardiovasculaires.

  • Aussi, si vous êtes traité par aspirine pour une maladie cardiovasculaire, il ne faut pas l'arrêter.
 Plus d'infos sur les autres page de ce site :
  • Pour plus d'information concernant l'aspirine dans la prise en charge de pathologies cardiovasculaires, se reporter à la question #011.
  • Pour connaître la conduite à tenir en cas de fièvre, se reporter à la question #024.
  • Pour connaître la conduite à tenir en cas de douleurs, se reporter à la question #066.
  • Pour plus d'information concernant les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), se reporter aux questions #002 et #012.

#093 Je suis ou j'ai récemment été traité par corticoïdes, suis-je plus à risque de développer une infection ?

La réponse à cette question est issue d'un consensus d’experts.

De façon générale, les traitements corticoïdes au long cours par voie orale, intraveineuse ou intramusculaire sont associés à une augmentation immédiate du risque d’infection, en fonction de la dose administrée et de la durée du traitement, mais avec une grande variabilité entre les individus (maladies, médicament(s) associé(s), etc.).
En pratique clinique, on considère que le risque infectieux est très peu augmenté pour les faibles doses de corticoïdes (par exemple, moins de 10 mg de prednisone par jour chez l'adulte) et pour des durées inférieures à 2 semaines.
Pour les patients ayant été traités par corticoïdes à des doses plus fortes et des durées plus longues, on considère que le risque infectieux reste augmenté 1 à 3 mois après l’arrêt de la corticothérapie (ou après sa réduction à des doses immunosuppressives)
Néanmoins, il est très important de suivre régulièrement votre traitement par corticoïdes et de ne pas le modifier, ni l’arrêter brutalement sans l’avis de votre médecin. Le risque d'aggravation de la maladie pour laquelle vous recevez des corticoïdes pourrait être beaucoup plus grand (et parfois beaucoup plus grave) que le sur-risque d'infection par le COVID-19.
Pour plus d’informations sur les précautions à prendre pour les patients actuellement ou récemment (< 3 mois) traités par corticothérapie immunosuppressive, consulter la question #023
NB : l’utilisation de corticoïdes par voie inhalée, nasale, auriculaire, oculaire, ou cutanée par exemple n’est pas connue pour augmenter le risque d’infection systémique.

Références  :
Haut conseil de la santé publique – Avis relatif aux recommandations thérapeutiques dans la prise en charge du COVID-19 disponible à : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=771
DGS : Actualisation recommandations Covid 19 – disponible à : https://dgs-urgent.sante.gouv.fr/dgsurgent/inter/detailsMessageBuilder.do?id=30500&cmd=visualiserMessage

#101 Je souffre d'algie vasculaire de la face. Puis-je prendre un anti-inflammatoire en cas de crise ? Qu'en est-il de mes traitements de fond ? Puis-je les poursuivre ?

La réponse à cette question fait l'objet de recommandations et d'un consensus d'expert :

En ce qui concerne les traitements de crise :

En l'absence de symptôme d’infection virale respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoire, rhinite, angine), poursuivez votre traitement de crise habituel en privilégiant les triptans* et en limitant les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) aux crises sévères rebelles aux triptans pris seuls. Les antalgiques (paracétamol ou antalgiques opiacés) peuvent être utilisés si besoin.
En cas de de symptômes d’infection virale respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoire, rhinite, angine) : stopper tous les AINS jusqu’à la guérison. Si une crise survient, elle devra être traitée par triptans et/ou antalgiques (paracétamol ou antalgiques opiacés).
En ce qui concerne la prise en charge de la crise par oxygène à forte dose, elle risque d'être plus compliquée dans le contexte actuel, en raison de sa forte utilisation dans la prise en charge des patients atteints d'infection au COVID-19. Dans le cadre de l'algie vasculaire de la face, le recours à l'oxygénothérapie doit donc être réservée aux cas de douleurs rebelles aux autres thérapeutiques;

Néanmoins, le consensus d'experts recommande la chose suivante :
Le premier élément à prendre en compte est d'être attentif à la nature de vos symptômes. En effet, les premiers signes de la Covid19 peuvent être confondus avec une crise. La solution la plus sure est donc d'éviter la prise d'AINS dans ce contexte épidémique, et de privilégier la prise de paracétamol pour les crises peu sévères et les triptans pour les crises sévères.
Attention : assurez-vous également que vos traitements de crises ne contiennent pas d'aspirine (acide acétylsalicylique), qui est déconseillée dans le contexte de la Covid-19. C'est le cas par exemple du MIGPRIV.

En ce qui concerne les traitements de fond : 
attention32 Dans tous les cas, n'arrêtez jamais vos traitements de fond sans l'avis de votre médecin. attention32
  • Si vous êtes traité par vérapamil, lithium, ou anti-épileptiques : vous pouvez poursuivre votre traitement. En effet, à l'heure actuelle, aucune donnée ne suggère que ces médicaments aient un effet favorisant ou aggravant d'une éventuelle infection au SARS-Cov2 responsable de la Covid-19.
    Pour plus d'information concernant ces médicaments et l'épidémie au COVID-19, vous pouvez consulter les questions #047 (anti-épileptiques), #057 (inhibiteur calcique, pour le vérapamil), et #071 (lithium).
  • Si vous êtes traité par indométhacine, la question peut éventuellement se poser au cas par cas, car cette dernière est une molécule anti-inflammatoire. Dans tous les cas, les recommandations sont claires, n'arrêtez jamais vos traitements de fond sans l'avis de votre médecin. Si vous êtes concerné, prenez donc contact avec votre médecin, il vous donnera la conduite à tenir.


    * Liste des médicaments de la classe des triptans :
    - Almotriptan (ALMOGRAN®)
    - Eletriptan (RELPAX®)
    - Frovatriptan (ISIMIG®, TIGREAT®)
    - Naratriptan (NARAMIG®)
    - Rizatriptan (MAXAZLT®, MAXALTLYO®)
    - Sumatriptan (IMIGRANE®, IMIJECT®)
    - Zolmitriptan (ZOMIG®, ZOMIGORO®)

Références :
https://www.sf-neuro.org/files/files/Recommandations%20pour%20le%20diagnostic%20et%20le%20traitement%20de%20l%2527algie%20vasculaire%20de%20la%20face%20(3).pdf

 

#107 Je souffre de Névralgie d'Arnold. Puis-je prendre un anti-inflammatoire en cas de crise ? Qu'en est-il de mes traitements de fond ? Puis-je les poursuivre ?

La réponse à cette question fait l'objet de recommandations et d'un consensus d'expert :

En ce qui concerne les traitements de crise :
  • En l'absence de symptôme d’infection virale respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoire, rhinite, angine), privilégiez la prise de paracétamol, et évitez les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) et à l'aspirine à une dose > 500 mg/prise [en revanche, si vous prenez de l'aspirine pour une pathologie cardiovasculaire (< 500 mg/jour), vous devez la poursuivre] qui sont peu efficaces et pourraient être délétères vis à vis d'une infection à la COVID-19. Les antalgiques plus puissants (antalgiques opiacés) peuvent être utilisés si besoin.
  • En cas de de symptômes d’infection virale respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoire, rhinite, angine) : aucun AINS de doit être pris jusqu’à la guérison. Cette dernière étant définie par l'absence de symptômes, et un délai d'au moins trois semaines après l'apparition des premiers symptômes. Si une crise survient pendant une infection à la COVID-19, elle devra être traitée par antalgiques (paracétamol ou antalgiques opiacés). Sur l'avis de votre médecin ou de votre neurologue, la crise pourra également être traitée par augmentation du traitement anti-épileptique, ou par l'introduction d'autres traitements.
  • Pour ce qui est des infiltrations de corticoïdes, parfois utilisées dans la prise en charge des crises de Névralgie d'Arnold, la prudence voudrait être d'éviter le recours à cette thérapeutique dans le contexte de l'épidémie à la COVID-19. Même si les corticoïdes sont alors administrés localement, la diffusion du médicament en dehors de la zone d'injection reste possible, ce qui impose donc les même contre-indications que les corticoïdes par voie générale (voie orale ou intraveineuse par exemple), notamment en cas d'infection virale en évolution. Le recours à cette thérapeutique est donc à éviter dans le contexte actuel. Rappelons que le traitement systémique par glucocorticoïdes est associé à une augmentation immédiate du risque d'infection, en particulier par des agents pathogènes bactériens, viraux et fongiques courant. Ce risque augmente avec la dose administrée. D'autres facteurs tels que la fréquence des administrations, l'intensité du traitement et des facteurs individuels viennent majorer ce risque.

Pour conclure sur les traitements de crise de la Névralgie d'Arnold, le consensus d'experts recommande la chose suivante : le premier élément à prendre en compte est d'être attentif à la nature de vos symptômes. En effet, les premiers sympômes de la Covid-19 peuvent être confondus avec une crise. La solution la plus sure est donc d'éviter la prise d'AINS dans ce contexte épidémique, et de privilégier la prise de paracétamol ou d'antalgiques plus puissants pour les crises sévères.

En ce qui concerne les traitements de fond :

Dans tous les cas, n'arrêtez jamais vos traitements de fond sans l'avis de votre médecin. Si vous êtes traité anti-épileptiques : vous pouvez poursuivre votre traitement. En effet, à l'heure actuelle, aucune donnée ne suggère que ces médicaments aient un effet favorisant ou aggravant d'une éventuelle infection à la COVID-19.

En cas de résistance au traitement médicamenteux, ou en cas d’étiologie secondaire un traitement neurochirurgical peut être proposé aux patients souffrants de Névralgie d’Arnold. Dans le contexte actuel, ces chirurgies sont maintenues, mais peuvent être retardées.

Pour plus d'informations sur les médicaments évoqués dans cette fiche, vous pouvez consulter les fiches suivantes :

#111 Mon médecin m'a prescrit un médicament morphinique ("opiacés" : codéine, tramadol, Skenan®...). Puis-je les continuer pendant l'épidémie de COVID-19 ?

Cette réponse est issue d'un consensus d'experts.

En cas de douleur intense ou résistante au paracétamol, et en l’absence de symptômes respiratoires, il n’y a pas de contre-indication en lien avec la COVID-19 aux antalgiques plus efficaces (antalgiques opiacés comme codéine, en association par exemple au paracétamol (ex : Dafalgan codéiné), le tramadol, la morphine...) prescrits par votre médecin. Respectez les contre-indications usuelles et les posologies prescrites. Veillez à ne pas dépasser les doses maximales de paracétamol en associant plusieurs médicaments en contenant.
Les médicaments opiacés ont un potentiel effet dépresseur sur la fonction respiratoire. Il peut poser problème, particulièrement dans certaines conditions. En cas de symptômes respiratoires, contactez votre médecin.

attentionAttention : Les médicaments opiacés* peuvent entrainer une pharmacodépendance, une addiction, pouvant être majorée si les dosages et la durée de traitement ne sont pas respectés. En aucun cas ces médicaments ne doivent être utilisé en automédication, demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien.

Médicaments opiacés : Codéine (ALGISEDAL®, ANTARENE CODÉINÉ®, CLARADOL CODÉINÉ®, CODOLIPRANE®, DAFALGAN CODÉINÉ®, KLIPAL CODÉINÉ®, LINDILANE®, NOVACETOL®, PARACETAMOL CODÉINÉ®, PRONTALGINE®) Dihydrocodéine (DICODIN®) Tramadol (BIODALGIC®, CONTRAMAL®, IXPRIM®, MONOALGIC®, MONOCRIXO®, OROZAMUDOL®, SKUDEXUM®, TAKADOL®, TOPALGIC®, ZALDIAR®, ZAMUDOL®, ZUMALGIC®) Fentanyl (ABSTRAL®, ACTIQ®, BREAKYL®, DUROGESIC®, EFFENTORA®, INSTANYL®, MATRIFEN®, PECFENT®, RECIVIT®) Hydromorphone (SOPHIDONE®) Morphine (ACTISKENAN®, MOSCONTIN LP®, ORAMORPH®, SEVREDOL®, SKENAN LP®) Oxycodone (OXSYNIA®, OXYCONTIN®, OXYNORM®, OXYNORMORO®) Pethidine Sufentanil (ZALVISO®) Tapentadol(PALEXIA®) Buprénorphine (TEMGESIC®) Nalbuphine Opium (IZALGI®, LAMALINE®) Methadone Buprénorphine

Références :
« Je prends des médicaments antidouleurs à bon escient » (Observatoire Français des Médicaments Antalgiques) http://www.ofma.fr/documents-bon-usage
Médicaments antalgiques opioïdes : ce qu'il faut savoir, ce qu'il faut faire  (réseau addictovigilance)  http://www.addictovigilance.fr/IMG/pdf/livret-opioides-1.pdf
https://www.ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/7b8544115560623674c318f3278af4c5.pdf