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Médicaments en vente libre

#F006 Les médicaments vasoconstricteurs pour le traitement des symptômes liés au rhume

De quoi parle t-on ?

Des médicaments contenant des vasoconstricteurs décongestionnants de la sphère ORL contenant de la pseudoéphédrine (DOLIRHUME®, RHUMAGRIP®, ACTIFED RHUME JOUR ET NUIT®…) indiqués dans la prise en charge des symptômes liés au rhume.

Pourquoi a-t ’on choisi d’en parler ?

Le rhume ou rhinopharyngite est une pathologie fréquente et bénigne de l’hiver presque exclusivement d’origine virale. Les symptômes d’un rhume, bien que non graves, peuvent être gênants pour les patients. Ils associent notamment une rhinorrhée souvent claire puis purulente à une obstruction nasale et peuvent s’accompagner d’une fièvre modérée durant souvent moins de 3 jours, de douleurs musculaires diffuses et secondairement d’une toux (dans le cadre d’une pharyngite, laryngite ou bronchite). Le traitement du rhume est purement symptomatique. Il repose en premier lieu sur un lavage des fosses nasales avec une solution de sérum physiologique et la prise de paracétamol en cas de fièvre ou de douleurs musculaires. Une bonne hydratation du patient ainsi qu’une aération de l’environnement sont recommandés. Les médicaments contenant des vasoconstricteurs décongestionnants de la sphère sont largement utilisés et banalisés dans cette indication depuis de nombreuses années.

Ce qu’en pense la SFPT :

La SFPT rappelle que les médicaments contenant des vasoconstricteurs décongestionnants n’ont aucune place dans la prise en charge des symptômes du rhume. Ces médicaments anciens n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité, il n’y a pas d’étude ayant montré de différence avec un placebo sur des critères cliniquement pertinents. Ils exposent par ailleurs à des effets indésirables « très rares » mais « très graves » notamment cardiovasculaires (type d’infarctus du myocarde et de crises hypertensives), neurologiques (AVC) ou psychiatriques (hallucinations, épisodes psychotiques).

#F010 Mésusage d’un anti-histaminique H1, cyproheptadine (periactine®) pour la prise de poids

De quoi parle-t-on ? 

Du mésusage de la cyproheptadine en tant qu’orexigène dans un but de prise de poids à des fins esthétiques.

Pourquoi a-t-on choisi d'en parler ?

L’histoire de la pharmacovigilance montre que les médicaments agissant sur le poids (anorexigènes ou orexigènes) ont été systématiquement associés à des problèmes liés à leur profil de risque (fenfluramine ponderal®, dexfenfluramine isomeride®, benfluorex mediator®, rimonabant acomplia®, plus récemment semaglutide ozempic® voir le pharmacofact précédent #F001 Mésusage des agonistes des récepteurs au GLP-1 en tant que produit amaigrissant.
Le mésusage de la cyproheptadine comme orexigène est ancien, il est néanmoins réapparu ces dernières années d'abord dans plusieurs pays du continent africain avant d'arriver en France. Cette pratique est actuellement relayée sur les réseaux sociaux avec des vidéos faisant la promotion de ce médicament à des fins esthétiques pour ressembler à certains mannequins ou influenceurs.
La cyproheptadine est un antihistaminique H1 indiqué dans le traitement symptomatique des allergies, ici détourné de son usage pour ses effets secondaires orexigènes à des fins de prise de poids. L'usage détourné dans le but d'une prise de poids de cet antihistaminique ancien expose à de nombreux effets indésirables du fait  de ses propriété sédatives, atropiniques, adrénolytiques et antisérotoninergiques, effets le plus souvent méconnus par les patients utilisateurs. L'ANSM en 2022 a alerté dans une information de sécurité sur l'utilisation comme orexigène à des fins esthétiques de la cyproheptadine. Des cas de mésusage de la cyproheptadine perdurent néanmoins et ont été signalés aux Centres Régionaux de Pharmacovigilance (CRPV) en 2023.

L'avis de la SFPT

La cyproheptadine, qui n’a plus de place dans la stratégie thérapeutique comme antihistaminique et voit son utilisation détournée, expose à de nombreux effets indésirables (neurologiques, psychiatriques, cardiaques, hématologiques ou digestifs). La SFPT considère que le rapport bénéfices risques de la cyproheptadine devrait être réévalué en vue du retrait de son autorisation de mise sur le marché ou au minimum de son inscription sur une liste à prescription obligatoire.

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